top of page
image_poster_seule.png

LE FILM

Il y a de ces lieux si vastes et si exigus à la fois, si densément peuplés et si chargés en émotions, que l'on pourrait en venir à oublier l’individu qui y vit. Ce film est le portrait de l'un de ces lieux.

 

En quelques mois, au courant de l’année 2017, le camp de réfugiés de Kutupalong au Bangladesh est devenu le plus peuplé du monde. Loin des regards, près de 700 000 personnes issues de la minorité musulmane rohingya ont fui leur pays, le Myanmar (anciennement la Birmanie), pour échapper à un génocide et chercher l’asile dans ce camp de réfugiés.

 

Errance sans retour nous plonge dans l’implacable réalité de la vie de ce camp aux proportions gigantesques. Un documentaire à la fois immersif et profondément poétique où le drame côtoie la lumière, où la poésie et les paroles du réfugié rohingya Kala Miya (Kalam) nous guident et nous éclairent dans les dédales de ce lieu qui semble s’être figé hors du temps et de l’espace.

 

Aujourd’hui prisonniers d’une crise humanitaire majeure et pourtant peu médiatisée, Kalam, Mohammad, Montas et d’autres exilés veulent faire entendre leur voix. Entre l’attente et le spectre de la disparition, la distribution alimentaire et les parties de soccer, ils témoignent de leur quotidien et des fantômes du passé.

 

Errance sans retour est un film à la fois puissant et nécessaire, qui nous permet de constater l’incroyable force de résilience de ces populations exilées et de ces enfants qui, malgré le chaos, conservent cette capacité à s’émerveiller.

MOT DES RÉALISATEURS

C’est suite à une bouleversante publication Facebook du photographe documentaire Renaud Philippe, depuis le camp de réfugiés de Kutupalong en février 2018, que nous avons pris conscience de l’ampleur de cette crise humanitaire majeure si peu médiatisée. Bouleversés par l’ampleur de cette situation et la puissance des photos de Renaud, nous lui proposons alors d’unir nos forces pour créer ce film avec, pour objectif principal, d’alerter le public sur le drame que vivent les Rohingyas en exil.

Ce qui était d’abord un projet de court-métrage devient rapidement un projet de long métrage documentaire. Dès le départ, nous avions comme idée de réaliser un film profondément immersif, loin du document purement informatif, qui tenterait de nous faire vivre le quotidien du camp de réfugiés le plus peuplé du monde, où plus de 700 000 êtres humains vivent entassés sur 13 km2. L’idée de laisser une place dans ce film aux fantômes que portent toutes les victimes de génocide s’est elle aussi imposée d’elle-même.

Le rôle du réfugié rohingya Kala Miya (Kalam) a été central dans ce film. C’est d’abord Renaud qui a fait sa rencontre en février 2018 lors de son premier séjour dans le camp et naturellement, il est devenu l’allier et le guide de l’équipe de tournage sur le terrain. En tant que fixer, traducteur et preneur de son, il est celui qui, au final, a permis à ce film d’exister. Au fil des échanges, l’histoire personnelle de Kalam et la poésie qu’il écrivait nous ont semblé si porteuses de sens, si universelles, que nous avons décidé d’en faire le fil narratif de ce film. Pour nous, l’approche onirique et poétique d’Errance sans retour est une façon de rendre justice à ce que vivent les réfugiés de l’intérieur.

Suite au tournage dans le camp de Kutupalong en octobre 2018, nous sommes allés à la rencontre de la petite communauté rohingya de Québec, la ville où nous habitons. Rapidement, Mohammed Shofi est devenu un allié et un ami. Le long travail de traduction s’est amorcé à ses côtés, lui qui pendant près de 18 ans a habité le camp de Kutupalong. Il est devenu le narrateur de ce film, sa voix douce et posée portant l’histoire de Kalam.

 

Dans Errance sans retour, l’ombre et la lumière se côtoient tout comme la force et le désespoir, la résilience et un profond sentiment d’injustice. Au cœur de ce film, tel un fil d’Ariane, il y a l’enfance. À la fois douloureuse et lumineuse, qui nous oblige à nous questionner : comment est-il encore possible qu’aujourd’hui de telles violences puissent encore exister ? Qui seront les prochaines victimes ?

Film crew
THE FILM
The Camp
4 - Wandering a Rohingya Story_MO FILMS_

LE CAMP DE KUTUPALONG

Abritant plus de 700 000 personnes sur une superficie de 13 km2, le camp de réfugiés de Kutupalong est de loin le plus peuplé du monde. Situé au sud-est du Bangladesh, il a été créé en 1991 pour accueillir des exilés rohingyas. Minorité musulmane au sein du Myanmar (ex-Birmanie) majoritairement bouddhiste, ce peuple est persécuté par des nationalistes notamment issus de l’armée birmane.

 

Après des décennies de tensions entre les deux peuples, l’année 2017 a été marquée par une escalade de violence sans précédent. Incendies de villages entiers, massacres à grande échelle, torture et agressions sexuelles ont forcé les Rohingyas à un exil massif. En quelques semaines, plusieurs centaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants ont fui leur pays pour trouver refuge au Bangladesh.

 

Victimes d’un génocide dénoncé par l’Organisation des Nations unies, les Rohingyas sont aussi apatrides, c’est-à-dire sans nationalité légale, puisqu’aucun État ne les considère comme ses ressortissants. Confinés dans des camps de fortune, privés de leurs libertés et terrorisés par les horreurs qu’ils ont vécues, ils mènent une vie sans espoir, subissant au quotidien les affres d’une crise humanitaire majeure jusqu’à présent peu médiatisée.

POUR EN SAVOIR PLUS

2020-01-30_IL_054.jpg

L'EXPOSITION

En parallèle à ce documentaire, une exposition multidisciplinaire a été créée et présentée au Musée national des beaux-arts du Québec. Présentée dans les anciennes cellules de prison du MNBAQ du 30 janvier 2020 au 20 février 2022, cette exposition multidisciplinaire allie projections vidéo, photographies, dessins d’enfants, dioramas et sculptures, poèmes, témoignages et ambiances sonores afin de nous immerger dans l’univers du camp de réfugiés le plus peuplé du monde, celui de Kutupalong au Bangladesh. 

The mission
bottom of page